Propriétaire de cheval ou responsable d’écurie, vous vous interrogez sans doute : “La vermifugation, est-elle indispensable ?” La réponse : oui, elle joue un rôle majeur !
Cependant, ce n’est pas aussi simple qu’un tube administré chaque trimestre… Pour quels résultats ? Voici un point détaillé.
Pourquoi vermifuger son cheval reste une étape essentielle
Parasites omniprésents : un risque à ne pas sous-estimer
Chaque cheval, même en apparence robuste, héberge des parasites internes. Parmi les plus répandus : les strongles, les ascaris et les ténias. Sans traitement, ces derniers provoquent des coliques, une anémie, des troubles digestifs ou respiratoires.
Ils dégradent la performance de l’animal.
Risques concrets et signes peu évidents
Le piège réside dans la discrétion des parasites, tandis que les conséquences s’avèrent importantes. Perte d’état, poil terne, alternance diarrhée/constipation, toux ou baisse de forme : souvent, les symptômes apparaissent trop tard.
Attendre ou négliger ce problème n’apporte aucun avantage.
Les vermifuges disponibles : panorama des options
Vermifuges chimiques : efficacité rapide, limites à considérer
À ce jour, 90% des traitements utilisent des molécules comme l’ivermectine ou la moxidectine. Leur point fort : une action large et rapide contre la plupart des vers.
Cependant, leur usage répété génère :
- Risque de résistance des parasites
- Impact possible sur la faune locale via les résidus dans les déjections
Vermifuges naturels : une option à nuancer
Certaines alternatives comme les mélanges à base d’ail, d’herbes ou de terre de diatomée présentent un intérêt écologique et réduisent l’usage des produits chimiques.
Néanmoins, leur efficacité contre des infestations sévères ou précoces reste incertaine et non validée scientifiquement. Ces produits sont à privilégier en complément, surtout chez les poulains ou les chevaux fragiles.
Type de vermifuge | Avantages | Limites |
---|---|---|
Chimique | ✅ Rapidité d’action ✅ Large spectre |
❌ Résistance potentielle ❌ Conséquences écologiques |
Naturel | ✅ Protection de la biodiversité ✅ Résidus limités |
❌ Efficacité non garantie ❌ Peu adapté en fortes infestations |
Comment organiser un calendrier de vermifugation adapté ?
Fréquence variable selon le contexte
En moyenne, 3 à 4 traitements par an s’appliquent aux chevaux adultes vivant en groupe.
Pour les poulains et jeunes chevaux, un traitement tous les 2 à 3 mois s’impose, en raison de leur sensibilité aux ascaris. Toutefois, chaque cheval justifie une approche différente : un cheval âgé au pré seul ne présente pas les mêmes besoins qu’un yearling en écurie active.
Pratiques recommandées : coproscopie et rotation des molécules
Deux méthodes essentielles visent à lutter contre l’apparition des résistances :
- Coproscopie : analyse des crottins qui adapte le traitement à la charge parasitaire réelle, évitant les traitements inutiles.
- Rotation des familles de molécules pour limiter l’accoutumance des parasites.
Une coproscopie au printemps et en automne, suivie d’un ajustement des traitements, optimise la stratégie.
Vermifugation personnalisée : gestion raisonnée et innovations
Un programme sur mesure recommandé
Le même traitement appliqué à tous simultanément appartient au passé. La vermifugation tient compte désormais :
- De l’âge du cheval
- De son mode de vie (pré, box, etc.)
- De ses antécédents
- Du contexte sanitaire de la structure
Cette organisation demande une certaine rigueur, mais les effets sur la santé globale du groupe se voient rapidement.
Outils numériques pour faciliter le suivi
Des applications se développent pour suivre le calendrier de chaque cheval, intégrer les résultats de coproscopie et envoyer des rappels personnalisés.
Certaines plateformes associent ces données à celles du vétérinaire, proposant ainsi le programme adapté au bon moment. Adopter ce type d’outil représente un investissement dans la santé animale et la tranquillité d’esprit.
Enjeux environnementaux liés à la vermifugation
Conséquences écologiques des vermifuges chimiques
Les résidus de vermifuges présents dans les crottins affectent la survie de nombreux insectes, notamment les bousiers. À grande échelle, ils perturbent l’équilibre de la biodiversité dans les prairies.
Solutions durables à privilégier
Parmi les pistes pour réduire l’impact environnemental :
- Espacer les traitements en ciblant uniquement les chevaux réellement infestés
- Pratiquer la pâture tournante et le ramassage régulier des crottins
- Introduire lorsque possible des cycles de vermifugation naturelle, particulièrement chez les adultes à faible charge parasitaire
Il est possible de concilier efficacité, méthodologie et respect de l’environnement.
Une démarche réfléchie, informée et adaptée s’impose. Exit l’approche mécanique, avec des traitements réalisés systématiquement tous les trois mois.
Il faut privilégier l’observation, le dialogue entre vétérinaire et propriétaire, ainsi que l’utilisation mesurée des outils chimiques et naturels.
Le défi actuel consiste à préserver la santé du cheval tout en limitant les effets sur la planète et en ralentissant l’apparition des résistances.
Cette approche nécessite de s’appuyer sur la coproscopie et d’intégrer les nouvelles technologies pour ne rien négliger.
Cette stratégie offre un protocole véritablement adapté au cheval et participe à un meilleur équilibre dans la gestion du parasitisme.