Berce du Caucase : Protégez vos chevaux des brûlures invisibles et coûteuses

13 juillet 2025
Redigé par Emma

Notre experte en bien-être animal vous guide pour la santé et le comportement de vos compagnons.

Promener votre cheval en bord de rivière ou gérer des pâtures implique une vigilance particulière face à la berce du Caucase. Cette plante imposante, souvent perçue comme une « fleur géante inoffensive », étend sa présence en Europe depuis plusieurs années. Ses effets sur l’environnement et la santé des chevaux, ainsi que des propriétaires, suscitent des préoccupations justifiées.

Quels sont les véritables enjeux liés à la berce du Caucase ? Les risques pour nos compagnons équins méritent un éclairage précis.

La berce du Caucase : identification et caractéristiques principales

Une plante imposante au look trompeur

La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) fait partie de la famille des Apiacées. Introduite d’Asie au XIXe siècle comme plante ornementale, elle s’est progressivement installée en Europe.

Ses tiges peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur, avec des feuilles dépassant 1 mètre de diamètre. Ses fleurs blanches, regroupées en grandes ombelles de 20 à 50 cm, évoquent celles de la carotte, mais en version XXL.

Les milieux de prédilection de la plante

La berce du Caucase se développe sur des sols humides, profonds et fertiles. Elle colonise :

  • les berges
  • les talus
  • les bords de rivières
  • les lisières de forêts
  • les jachères
  • les pâtures
  • les jardins peu entretenus

Aucun espace fréquenté par les chevaux ne bénéficie d’une protection totale.

Les menaces spécifiques pour les chevaux

La sève phototoxique : un danger invisible

La sève de la berce du Caucase contient des furocoumarines, dont la xanthotoxine. Le contact de la peau avec cette sève, couplé à une exposition au soleil, déclenche une réaction chimique provoquant des lésions cutanées proches de brûlures.

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Ces symptômes peuvent apparaître 24 à 72 heures après le contact.

Symptômes observés chez le cheval

  • Rougeurs soudaines sur les zones dépourvues de poils
  • Enflures localisées, parfois importantes
  • Cloques et brûlures superficielles ou profondes
  • Douleurs intenses ressenties par l’animal
  • Gêne locomotrice ou refus de s’alimenter

Les chevaux aux robes claires ou peu fournies présentent une sensibilité accrue.

Conséquences économiques liées aux lésions

Les impacts sur le plan économique incluent :

  • les frais vétérinaires (pansements, médications, suivi)
  • l’interruption d’activité du cheval (immobilisation, soins spécifiques)
  • une dépréciation de l’animal en activité ou pour la reproduction
  • le stress et la perte de confiance
  • les coûts des campagnes de contrôle de la plante invasive sur les exploitations

Mesures pour protéger ses chevaux

La prévention et la détection

L’identification de la berce du Caucase reste l’outil principal :

  • observation régulière de mai à août
  • repérage des nouvelles pousses sur les pâturages
  • restriction d’accès aux zones contaminées
  • éviter l’arrachage sans protection adaptée, pour prévenir tout risque pour les humains

La sève reste active même après coupe, surtout par temps ensoleillé.

Procédures en cas de contact avec la sève

  • lavage abondant à l’eau claire pendant au moins 10 minutes
  • protection de la peau contre la lumière pendant au moins 48 heures avec des vêtements ou bandages opaques
  • consultation rapide d’un vétérinaire, même si les lésions paraissent légères

Le signalement de toute berce aperçue aux autorités compétentes favorise la protection collective des exploitations équines.

Gestion de la berce du Caucase : approches et objectifs

Limiter la propagation plutôt que chercher une élimination totale

L’éradication complète de la berce du Caucase s’avère irréaliste, car chaque plante peut produire jusqu’à 10 000 graines.

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Une gestion mesurée concentre ses efforts sur les zones sensibles comme les pâturages, les parcs ou les sentiers.

Techniques écologiques recommandées

  • fauche répétée des plants adultes en portant des protections adaptées
  • désherbage manuel ciblé en début de saison, avec extraction de la racine
  • paillage épais ou bâchage occultant pour écraser les jeunes pousses

L’usage de produits chimiques se révèle dangereux pour la faune et la flore locales et doit être évité.

Maintenir la biodiversité dans les zones traitées

Un contrôle excessif risque de déséquilibrer l’écosystème.

Un maintien de la couverture herbacée indigène contribue à empêcher la réapparition rapide de la berce. Des expériences locales montrent que l’association d’un pâturage maîtrisé avec d’autres herbivores et la replantation d’espèces autochtones renforcent la résistance naturelle du milieu.

Perspectives et recommandations pour 2024

La berce du Caucase nécessite une attention soutenue, sans pour autant devenir une inquiétude démesurée.
Ses risques pour les équidés sont avérés, mais une gestion préventive, écologique et coordonnée garantit une protection efficace des chevaux tout en respectant l’environnement.

En résumé :

  • Surveillance régulière des pâtures
  • Formation des gestionnaires et du personnel à l’identification de la plante
  • Privilégier des méthodes douces d’éradication
  • Signalement systématique aux autorités compétentes

Une ouverture à de nouvelles méthodes de lutte reste essentielle pour s’adapter aux évolutions et mieux préserver la nature et les chevaux.

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