Insuffisance rénale du chat : repérez vite 7 signes qui peuvent sauver

2 octobre 2025
Redigé par Emma

Notre experte en bien-être animal vous guide pour la santé et le comportement de vos compagnons.

Un chat qui boit davantage, maigrit et semble « moins lui‑même » mérite toute notre attention. L’insuffisance rénale est fréquente chez le chat, surtout en vieillissant, et un repérage précoce change vraiment la donne. Dans cet article, nous faisons le point, simplement, sur les causes, les symptômes, le diagnostic, les traitements et les gestes du quotidien pour améliorer sa qualité de vie.

Comprendre l’insuffisance rénale : rôle des organes et formes fréquentes

Rôle des reins et différence aiguë vs chronique

Les reins filtrent les déchets du sang, équilibrent l’eau et les minéraux, régulent la pression artérielle et participent à la production de globules rouges. Quand ils faiblissent, ces fonctions se dérèglent.

L’insuffisance rénale aiguë survient brutalement, souvent après une intoxication, une obstruction urinaire ou une infection sévère. Elle peut être réversible si elle est prise en charge rapidement.

Causes fréquentes

  • Infections rénales (pyélonéphrite) et maladies inflammatoires
  • Obstructions des voies urinaires (calculs, bouchons) entraînant une accumulation de toxines
  • Maladies systémiques comme l’hypertension qui aggravent les lésions
  • Toxines : plantes (lys), médicaments humains (anti‑inflammatoires), produits ménagers ou antigel — en cas de doute d’ingestion toxique, consultez immédiatement ➡️
  • Causes héréditaires (ex. polykystose chez certaines races) et usure liée à l’âge

Repérer les signes et agir rapidement

Symptômes d’alerte

  • Soif accrue et mictions fréquentes — gamelles d’eau qui se vident vite, litière plus humide
  • Perte d’appétit, amaigrissement, vomissements
  • Haleine urémique (odeur particulière)
  • Pelage terne, fatigue inhabituelle, allers‑retours à la litière
  • Une hypertension associée peut provoquer une baisse soudaine de la vision
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Chaque chat présente son propre « cocktail » de symptômes : comparez avec son comportement habituel et consultez dès que le doute s’installe.

Diagnostic vétérinaire : examens et interprétation

Le vétérinaire s’appuie sur l’examen clinique, la mesure de la tension et des analyses. Le bilan sanguin explore l’urée, la créatinine et le SDMA, des marqueurs clés de la filtration rénale. Les électrolytes (potassium), le phosphore et parfois l’hématocrite renseignent sur les déséquilibres et une éventuelle anémie.

L’analyse d’urine complète l’évaluation : densité urinaire (capacité de concentration), présence de protéines (ratio UPC), signes d’infection. Une échographie ou des radiographies peuvent préciser la cause (calculs, modifications structurelles). Le résultat permet de classer la maladie par stades et d’adapter le traitement.

Soins et traitements : accompagner au long cours

Médicaments et thérapies de soutien

En phase aiguë, une perfusion peut relancer les reins et corriger la déshydratation. À domicile, des perfusions sous‑cutanées sont parfois recommandées. Des antiémétiques aident contre les nausées, des protecteurs gastriques limitent l’inconfort digestif.

Selon les bilans : des chélateurs pour le phosphore, un antihypertenseur pour l’hypertension, des antibiotiques si infection, un apport en potassium si faible, ou un soutien contre l’anémie. Le traitement est toujours personnalisé.

Alimentation et hydratation ciblées

Le pilier du long terme, c’est l’alimentation rénale : protéines de haute qualité mais en quantité modérée, phosphore réduit, acides gras oméga‑3 et minéraux ajustés. La transition doit être progressive (1 à 2 semaines) pour préserver l’appétit. Une astuce pratique : tiédir légèrement la ration et varier les textures pour stimuler l’envie.

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Hydrater : multiplier les points d’eau, proposer une fontaine, ajouter un peu d’eau tiède à la pâtée, offrir des bouillons sans sel. Un chat bien hydraté élimine mieux les déchets et se sent souvent mieux au quotidien.

Soins à la maison et suivi

  • Peser votre chat régulièrement et noter l’appétit, la quantité d’eau bue et la fréquence des urines
  • Préparer un pilulier et donner les médicaments à heures fixes
  • Réduire le stress : coins de repos calmes, accès facile à la litière et aux gamelles, routines rassurantes
  • Suivi vétérinaire : contrôles toutes les 4 à 8 semaines au départ, puis souvent tous les 3 à 6 mois selon l’évolution ✅

Cas concret : le parcours de Moka

Diagnostic et premiers jours

Moka, 12 ans, buvait beaucoup et maigrissait. Son bilan a montré une créatinine et un SDMA augmentés, avec une urine trop diluée.

Une échographie a écarté les calculs et une obstruction. Il a reçu 48 heures de perfusion, puis un traitement à domicile : alimentation rénale, antiémétique et, parce que sa tension était élevée, un antihypertenseur.

Les premiers jours ont demandé de la patience : appétit capricieux, médicaments à apprivoiser. L’objectif était de stabiliser l’hydratation et relancer l’envie de manger, sans forcer ni stresser.

Les ajustements qui ont fait la différence

Sa famille a installé une fontaine, réparti plusieurs petites gamelles et abaissé le bord de la litière pour ses articulations. Les comprimés ont été donnés à heure fixe, avec une friandise compatible. Une pesée hebdomadaire a remplacé le « à vue de nez ».

En trois semaines, Moka a retrouvé de l’énergie, stabilisé son poids et accepté totalement sa nouvelle ration. Les contrôles ont confirmé l’amélioration de son état d’hydratation et de sa tension. Ce n’est pas miraculeux, mais c’est concret et durable.

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Prévenir et dépister chez le chat senior

Routine de surveillance à la maison

  • Dès 7–8 ans, observez la soif, l’appétit, le poids et l’état du pelage
  • Notez la fréquence des urines et la quantité approximative d’eau bue
  • Surveillez le comportement : sommeil prolongé, retrait, jeu en baisse
  • Mieux vaut une visite de contrôle « pour rien » que de retarder la prise en charge

Quand demander des tests complémentaires

Pour un chat senior en bonne forme, un bilan annuel est recommandé ; après 10 ans, passer à deux fois par an est sage. Demandez un profil rénal complet : créatinine, urée, SDMA, électrolytes et phosphore, plus une analyse d’urine avec densité et ratio protéines/créatinine. La mesure de la tension artérielle doit devenir un réflexe.

Si une anomalie apparaît, le vétérinaire pourra proposer une échographie ou d’autres examens ciblés. Agir tôt permet souvent de retarder significativement l’évolution et d’adapter les soins au rythme de votre chat.

L’insuffisance rénale du chat n’est pas une fatalité si on apprend à la détecter, à la comprendre et à l’accompagner. Avec un diagnostic précoce, un traitement sur mesure et des gestes simples au quotidien, beaucoup de chats mènent une vie douce et stable pendant des années. Et vous, quels signes vous ont déjà mis la puce à l’oreille à la maison? 👇

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