Chaque année, la même scène se répète : dès que les températures baissent, nous apercevons plus d’araignées dans la maison. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Bonne nouvelle, la plupart du temps c’est surtout notre perception qui change. Dans cet article, on explique pourquoi l’automne les rend plus visibles, quelles espèces on rencontre le plus souvent, et surtout comment les éloigner sans nuire à leur rôle écologique.
Pourquoi on remarque plus d’araignées en automne ?
Les mâles sortent pour trouver des partenaires
En automne, beaucoup d’araignées arrivent à maturité. Les mâles quittent alors leurs cachettes pour parcourir murs et plafonds à la recherche d’une femelle.
Résultat : on les voit plus, parfois en plein salon, sans que la population réelle n’explose. C’est une saison de rencontres, pas d’invasion.
Climat et rythme de vie : qui bouge et pourquoi
La baisse des températures et l’humidité influencent leur comportement. Certaines espèces deviennent plus actives, se réorganisent, ou déplacent leurs toiles vers des zones plus favorables. Les soirées plus longues, éclairées à l’intérieur, attirent aussi les proies… et donc les araignées opportunistes.
Un simple effet de visibilité, pas forcément d’abondance
Nous passons davantage de temps chez nous, rideaux tirés et lampes allumées, ce qui facilite l’observation. Une araignée immobile au fond d’un angle se remarque plus qu’en été, quand fenêtres et terrasses sont ouvertes. Bref, l’automne fait surtout ressortir une faune déjà présente.
Espèces fréquemment rencontrées chez soi
Les discrètes des recoins et plafonds
Pholcus phalangioides, avec ses très longues pattes, est la « classique » de nos intérieurs. Elle tisse des toiles irrégulières au fond des coins et garde un profil plutôt pacifique.
Coelotes terrestris, plus terrestre, explore les plinthes et zones basses. Ces espèces s’installent là où elles trouvent des proies et des cachettes.
Les tisseuses près des fenêtres et balcons
Zygiella x-notata apprécie les encadrements et garde-corps, où sa toile géométrique capte les insectes attirés par la lumière. Araneus cavaticus, cousine des épeires, se rencontre près des habitations, souvent à l’extérieur ou aux abords immédiats. Leurs toiles en forme de « roue » indiquent facilement leur présence.
Visiteuses occasionnelles et espèces robustes
Zoropsis spinimana, plus robuste, peut s’aventurer à l’intérieur à l’automne. Les tégénaires, souvent confondues avec de « grosses araignées de cave », impressionnent mais préfèrent fuir le contact. On entend aussi parler d’« araignée rouge » selon l’usage courant, une appellation vague qui ne correspond pas toujours à une espèce précise.
Par où elles entrent : points d’accès courants
Fenêtres, portes et autres ouvertures non scellées
- Rebords de fenêtres et encadrements de portes mal joints
- Aérations sans moustiquaire ou fentes au niveau d’un dormant
- Petites fissures autour des gaines et des conduits
Ce qui encourage les araignées à rester
- Recoins peu fréquentés, cartons empilés, zones sombres
- Présence régulière de petites proies (mouches, moustiques)
- Une lumière extérieure laissée allumée qui attire les insectes près des fenêtres
Prévenir plutôt que chasser
Le duo gagnant : calfeutrer et entretenir
Le conseil le plus efficace consiste à vérifier et boucher les points d’entrée. Contrôlez les joints de fenêtres et bas de portes, installez des moustiquaires et remplacez les mousses fatiguées. Un dépoussiérage régulier, notamment au niveau des angles, limite les refuges et réduit l’envie de s’installer. ✅
Répulsifs naturels faciles à mettre en place
Feuilles de tomates légèrement froissées sur les rebords, écorces d’agrumes (citron, orange) près des encadrements : ces odeurs gênent temporairement certaines araignées. Vous pouvez aussi nettoyer ces zones avec un chiffon humide et un peu de savon, simple et sans risque. Les solutions naturelles n’éliminent pas la faune, elles découragent juste les passages les plus fréquents.
Mon mini-test “en labo chez soi”
Chez moi, j’ai comparé trois options sur deux semaines, autour d’une baie vitrée souvent visitée : feuilles de tomates d’un côté, écorces d’agrumes de l’autre, et un calfeutrage léger (joint autocollant) en complément. Verdict personnel : le calfeutrage réduit clairement les entrées, tandis que les odeurs fonctionnent mieux juste après la mise en place et demandent d’être renouvelées.
- Coût : feuilles/agrumes quasi nuls; joints autocollants quelques euros.
- Temps : 10–15 minutes pour poser un joint; 2 minutes pour renouveler les odeurs.
- Efficacité perçue : durable pour le calfeutrage; ponctuelle pour les répulsifs.
Mon astuce préférée : combiner un joint neuf aux endroits critiques et un petit rituel « odeurs » lors du ménage hebdomadaire. Simple, écologique, et suffisant pour limiter les visites.
Pourquoi cohabiter avec elles ?
Alliées contre les nuisibles
Les araignées se nourrissent d’insectes, y compris ceux qui nous dérangent, comme les moustiques. Leur présence régule ce petit écosystème et rend un service écologique réel. En réduisant les intrusions, on garde le confort, sans oublier l’utilité de ces prédatrices discrètes.
Démystifier les craintes, avec l’appui des experts
Les arachnologues rappellent un point essentiel : dans nos maisons, la grande majorité des araignées est inoffensive et évite le contact. Pas besoin de dramatiser ni de chercher des méthodes radicales. Un peu de prévention et des astuces douces suffisent à apaiser la cohabitation.
Témoignages : ce que rapportent les foyers
Un phénomène très variable d’un foyer à l’autre
En discutant avec des familles, on retrouve le même motif : certains automnes semblent calmes, d’autres donnent l’impression d’une ruée. Cela dépend souvent de l’état des joints, de l’éclairage nocturne et des ouvertures. L’entretien régulier revient comme le facteur le plus déterminant.
Ce que retiennent les retours et les pros
Les témoignages rejoignent les conseils des spécialistes : agir sur les points d’entrée, garder l’environnement propre et utiliser des répulsifs naturels à bon escient. Inutile de multiplier les produits : mieux vaut une action ciblée, répétée, et respectueuse. Moins de visiteurs… et une conscience tranquille.
Trois priorités pour un automne serein
Commencez par les joints et moustiquaires, poursuivez avec un ménage régulier des angles, puis complétez par des odeurs naturelles là où vous observez des passages. Cette approche progressive répond à l’essentiel sans s’acharner. Et elle laisse aux araignées leur place utile, dehors de préférence, mais sans drame à l’intérieur.
L’automne n’est pas une invasion : c’est surtout un pic de visibilité lié à la quête de partenaires et à nos maisons chaleureuses. En comprenant le comportement des espèces et en appliquant une prévention douce, on gagne en confort tout en respectant un allié précieux de l’écosystème. Et vous, qu’avez-vous testé chez vous cette saison : calfeutrage, agrumes, feuilles de tomates… ou un mix des trois ? 👇