Guide pratique 2025 : alimentation vieux cheval

4 août 2025
Redigé par Emma

Notre experte en bien-être animal vous guide pour la santé et le comportement de vos compagnons.

Un cheval peut être considéré comme âgé dès 15 à 25 ans, ce qui transforme complètement l’approche de son alimentation. En effet, pour la communauté scientifique, un équidé entre dans sa période senior officiellement après 20 ans. C’est généralement à ce moment que nous observons les premiers signes du vieillissement.

Ces 25 dernières années, l’amélioration des soins médicaux a conduit à une forte augmentation de la population de chevaux âgés. Ainsi, l’alimentation des vieux chevaux devient une préoccupation majeure pour de nombreux propriétaires. Nous constatons que ces animaux rencontrent des difficultés spécifiques, notamment pour réguler leur température corporelle – étant plus sensibles à la chaleur en été et ayant des besoins alimentaires augmentés en hiver. De plus, la maladie de Cushing toucherait 20 à 30% des chevaux de plus de 15 ans, rendant essentielle une alimentation cheval senior adaptée.

Dans ce guide pratique 2025, nous partagerons avec vous nos connaissances approfondies sur l’alimentation du vieux cheval. Que vous soyez confronté à un vieux cheval maigre ou que vous cherchiez simplement à prévenir les problèmes liés à l’âge, nous aborderons tous les aspects essentiels pour maintenir votre compagnon en bonne santé, avec un état corporel optimal entre 2,5 et 3,5 sur 5.

Quand un cheval devient-il senior ?

La vieillesse d’un cheval n’est pas seulement une question d’âge, mais plutôt un ensemble de changements physiologiques qui affectent son bien-être. Si la communauté scientifique considère généralement un cheval comme âgé à partir de 20 ans, certains experts préfèrent parler de « seniors » dès 17 ans. En 2025, cette population équine continue d’augmenter, représentant désormais 12% de la population totale d’équidés.

Signes visibles du vieillissement

Le corps du cheval vieillissant présente plusieurs transformations caractéristiques. Parmi les signes les plus évidents, on observe :

  • Le blanchiment du poil, commençant souvent autour des yeux avant de s’étendre à la tête puis au reste du corps
  • L’affaissement du dos qui se creuse progressivement
  • L’atrophie musculaire et la diminution de la couche graisseuse sous-cutanée
  • Le creusement des salières
  • Les problèmes dentaires, touchant au moins 40% des chevaux seniors

Par ailleurs, le comportement du cheval évolue également. Il devient généralement moins vif, plus calme, et réagit moins promptement à son environnement. Ces modifications comportementales constituent souvent les premiers indices alertant les propriétaires.

Âge moyen selon la race et l’activité

L’âge auquel un cheval devient « vieux » varie considérablement selon sa génétique et son passé. Les poneys et races rustiques comme les Camargue ou les chevaux de trait vieillissent plus lentement que les Pur-sangs. Effectivement, les races arabes et ibériques bénéficient aussi d’une longévité supérieure aux trotteurs et Pur-sangs.

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La carrière sportive influence également ce processus – un cheval ayant connu un entraînement intensif précoce montrera des signes de vieillissement plus tôt. Toutefois, malgré ces variations, environ 70% des chevaux de plus de 20 ans nécessitent des soins spécifiques.

Pourquoi l’alimentation devient cruciale

Avec l’âge, le système digestif du cheval subit d’importantes modifications. Les problèmes dentaires, très fréquents, constituent la première cause d’amaigrissement. Lorsque les dents s’usent ou se déchaussent, la mastication devient douloureuse et inefficace.

En conséquence, les aliments sont insuffisamment mastiqués, rendant la digestion plus difficile. Le système digestif ne parvient plus à jouer correctement son rôle, ce qui entraîne une couverture incomplète des besoins nutritionnels. De plus, la diversité du microbiote intestinal diminue, augmentant la sensibilité aux infections et à l’inflammation.

Par conséquent, une alimentation vieux cheval adaptée devient essentielle pour maintenir un état corporel satisfaisant et compenser ces changements métaboliques.

Comprendre les besoins nutritionnels du vieux cheval

Avec l’âge, le métabolisme du cheval subit des modifications profondes qui nécessitent une adaptation précise de son alimentation. Ces changements physiologiques influencent directement la façon dont notre compagnon assimile les nutriments essentiels à sa santé.

Changements digestifs et métaboliques

Le tube digestif du cheval âgé devient moins performant. Les parois du système digestif s’épaississent, rendant l’absorption des nutriments plus difficile. De plus, la diversité du microbiote intestinal diminue considérablement, augmentant ainsi la sensibilité aux infections et à l’inflammation. Cette réduction de l’efficacité digestive se traduit souvent par une digestion moins optimale des fibres. Par conséquent, les chevaux seniors deviennent plus susceptibles aux coliques et à la constipation.

Impact de la saison sur les besoins

Les variations saisonnières affectent particulièrement l’alimentation vieux cheval. En hiver, leurs besoins énergétiques augmentent significativement car ils dépensent davantage d’énergie pour se réchauffer. C’est d’ailleurs durant cette période que les chevaux âgés perdent le plus de poids, lorsqu’ils n’ont plus accès à l’herbe fraîche et dépendent uniquement de l’alimentation fournie à l’écurie. En été, ils sont plus sensibles à la chaleur, ce qui peut diminuer leur appétit et accroître les risques de déshydratation.

Importance des protéines et fibres

Les protéines jouent un rôle crucial dans l’alimentation cheval senior. Leurs besoins protéiques peuvent être 12 à 14% plus élevés que ceux des jeunes chevaux. Les acides aminés essentiels comme la lysine et la thréonine sont particulièrement importants pour maintenir la masse musculaire. Une étude de 2005 a d’ailleurs démontré que les chevaux âgés soumis à un entraînement léger pouvaient maintenir une masse musculaire optimale grâce à une supplémentation en lysine et thréonine.

Quant aux fibres, elles doivent constituer la base de l’alimentation du vieux cheval, idéalement à hauteur de 1,5 à 2% de son poids vif en matière sèche.

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Rôle des vitamines et minéraux

Les besoins en vitamines et minéraux augmentent considérablement chez le cheval âgé. Le sélénium, associé à la vitamine E, joue un rôle essentiel dans le renforcement du système immunitaire. La vitamine C, naturellement produite par le foie des jeunes chevaux, doit être apportée dans l’alimentation du cheval senior car sa production diminue avec l’âge. De même, les besoins en phosphore peuvent être plus élevés (0,4-0,65%), tout en maintenant un ratio calcium/phosphore d’environ 2:1.

Adapter l’alimentation au quotidien

L’organisation quotidienne des repas constitue un facteur déterminant pour maintenir un vieux cheval en bonne santé. Les ajustements pratiques dans son alimentation peuvent faire toute la différence dans sa qualité de vie.

Faciliter l’accès à la nourriture

Pour les chevaux seniors, l’accès à la nourriture doit être simplifié. Placer les mangeoires à hauteur adaptée (environ 60-70 cm du sol) soulage les articulations tout en facilitant la prise alimentaire. Également, disposer plusieurs points d’alimentation permet de stimuler le mouvement naturel.

Fractionner les repas

Contrairement aux jeunes chevaux, les seniors bénéficient grandement d’une alimentation fractionnée en 3 à 5 repas quotidiens. Cette approche facilite la digestion et maintient un niveau d’énergie plus stable. En outre, distribuer de petites quantités régulièrement reproduit mieux le comportement naturel de broutage.

Tremper le foin ou utiliser des bouchons

Pour les chevaux aux dents usées, le trempage du foin pendant 20-30 minutes avant distribution devient essentiel. Autrement, les bouchons de foin réhydratés représentent une excellente alternative, particulièrement digestible. Ces méthodes réduisent considérablement les risques d’étouffement et de coliques.

Choisir des aliments appétents

Avec l’âge, l’appétit diminue souvent. Ainsi, privilégier les aliments riches en saveur comme les pommes, carottes ou mélasse en petites quantités peut stimuler la consommation. Par ailleurs, les aliments à texture adaptée (mashes tièdes en hiver) sont généralement bien acceptés.

Gérer la compétition dans le troupeau

Au sein d’un groupe, les chevaux âgés se retrouvent fréquemment dominés. Par conséquent, créer des zones d’alimentation séparées ou nourrir le senior individuellement garantit qu’il reçoit sa ration complète sans stress inutile.

Prévenir les maladies liées à l’âge par l’alimentation

L’ajustement nutritionnel joue un rôle préventif majeur face aux pathologies courantes chez le cheval âgé. Une alimentation adaptée permet de minimiser l’impact de nombreuses affections liées au vieillissement.

Alimentation et maladie de Cushing

La maladie de Cushing (DPIP) touche environ 30% des chevaux de plus de 15 ans. Pour ces équidés, il faut privilégier une alimentation pauvre en amidon et sucres simples. Les fourrages à faible indice glycémique comme le foin de prairie mature constituent une base idéale. De plus, fragmenter les repas aide à stabiliser la glycémie tout au long de la journée.

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Limiter les risques de fourbure

Particulièrement fréquente chez les vieux chevaux, la fourbure nécessite une surveillance accrue des apports en glucides non structuraux (NSC). L’idéal est de maintenir un taux de NSC inférieur à 10-12% dans la ration totale. En parallèle, éviter l’obésité reste essentiel, car un cheval en surpoids présente 4 fois plus de risques de développer une fourbure.

Soutenir l’immunité avec des antioxydants

Le vieillissement s’accompagne d’un déclin immunitaire naturel. L’apport d’antioxydants comme la vitamine E (1000-2000 UI/jour) et le sélénium (1-3 mg/jour) renforce significativement les défenses naturelles. Également, les acides gras oméga-3 réduisent l’inflammation chronique et améliorent la réponse immunitaire globale.

Compléments utiles pour la digestion et les articulations

Les prébiotiques (FOS, MOS) et probiotiques favorisent l’équilibre de la flore intestinale fragilisée. Pour les articulations, la glucosamine (10g/jour) et le sulfate de chondroïtine, associés à l’extrait de moule verte, offrent un soutien précieux contre l’arthrose. Néanmoins, ces compléments doivent être introduits progressivement dans l’alimentation vieux cheval.

Conclusion

Prendre soin d’un cheval âgé représente assurément un défi particulier pour tout propriétaire. Néanmoins, avec les connaissances appropriées sur l’alimentation vieux cheval, nous pouvons grandement améliorer leur qualité de vie. Ainsi, adapter l’alimentation aux besoins spécifiques d’un équidé senior constitue la clé pour lui assurer une vieillesse confortable et en bonne santé.

La première chose à retenir est que chaque cheval vieillit différemment. Par conséquent, une approche personnalisée s’avère essentielle. Les races rustiques comme les Camargue ou les chevaux arabes peuvent rester vigoureux bien au-delà de 20 ans, tandis que d’autres nécessitent des soins adaptés plus tôt.

Les problèmes dentaires apparaissent sans doute comme la principale cause d’amaigrissement chez nos compagnons âgés. À cet égard, le trempage du foin, l’utilisation de bouchons réhydratés et le fractionnement des repas deviennent des pratiques indispensables. De même, l’apport adéquat en protéines de qualité aide à maintenir la masse musculaire souvent compromise avec l’âge.

Finalement, n’oublions pas l’importance des antioxydants et des compléments spécifiques pour soutenir l’immunité et la santé articulaire. Ces éléments jouent un rôle primordial dans la prévention des maladies courantes comme le Cushing ou la fourbure.

Certes, l’alimentation d’un cheval senior demande plus d’attention et d’efforts quotidiens. Cependant, les bénéfices observés – maintien du poids idéal, vitalité préservée, système immunitaire renforcé – justifient amplement cet investissement. Après tout, nos fidèles compagnons méritent de profiter pleinement de leurs années dorées, et une alimentation adaptée représente notre meilleur moyen de les y aider.

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