Que faire du corps de son cheval : évitez erreurs et sanctions coûteuses

14 juillet 2025
Redigé par Emma

Notre experte en bien-être animal vous guide pour la santé et le comportement de vos compagnons.

Perdre un cheval provoque un choc. Qu’on soit cavalier·e du dimanche, éleveur·se ou simplement passionné·e par les équidés, la disparition de ce compagnon soulève une question simple mais délicate : que faire de son corps ? Ce sujet reste souvent évité…

Poutant, face à l’émotion, il faut agir rapidement et selon les règles. Démarches administratives, solutions pratiques, coûts, aspects légaux et impact environnemental : voici un guide complet pour traverser cette étape sans erreurs ni mauvaises surprises.

Déclaration du décès au SIRE : une étape réglementée

La première démarche concerne la paperasse, inévitable et obligatoire ! En France, tout décès d’un cheval doit être déclaré dans les 48 heures au SIRE (Système d’Information Relatif aux Équidés), registre national chargé de l’identification et du suivi des chevaux.

Pourquoi respecter un délai de 48 heures ?

La loi impose ce délai pour assurer la traçabilité sanitaire et prévenir les fraudes sur les identités équines, notamment pour la filière viande. La déclaration se réalise en ligne ou via un vétérinaire.

Sanctions en cas d’absence de déclaration

Ne pas déclarer expose à des amendes pouvant atteindre 750 € et à d’éventuels litiges lors d’un contrôle. En cas de doute sur la procédure, il convient de contacter son vétérinaire ou le SIRE.

L’équarrissage : la méthode la plus fréquente

Parler d’équarrissage manque de charme. Cependant, c’est la solution la plus répandue en France. Ce procédé industriel élimine la carcasse de l’animal selon les normes sanitaires.

Fonctionnement et coûts de l’équarrissage

Il s’agit de contacter un service agréé, souvent via un vétérinaire. Le cadavre est récupéré puis transporté en centre spécialisé.

  • Coût : variable selon la taille du cheval et la région, généralement entre 200 et 500 €.
  • Ce montant inclut le déplacement, la manutention et l’élimination.
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Avantages et limites de l’équarrissage

  • ✅ Solution rapide et accessible pour tous les chevaux.
  • ✅ Conformité aux réglementations nationales.
  • ❌ Procédé industriel impersonnel, difficile à accepter pour certains propriétaires.
  • ❌ Impact environnemental lié au transport et à la combustion industrielle.

Cette méthode paraît souvent inévitable, même si elle n’est pas la plus respectueuse.

La crémation équine : option plus respectueuse ?

Face à l’équarrissage, de nombreux propriétaires préfèrent la crémation. Deux formules existent : collective ou individuelle. Cette dernière permet de récupérer les cendres, à l’image des animaux de compagnie.

Crémation collective ou individuelle ?

  • Collective : plusieurs chevaux incinérés simultanément.
  • Individuelle : crémation exclusive avec restitution des cendres en urne ou boîte dédiée.

Tarifs : généralement de 700 à 2 500 € selon la formule choisie et le poids du cheval.

Pourquoi privilégier la crémation ?

  • ✅ Respect accru de l’animal, alternative moins industrielle.
  • ✅ Conservation des cendres, permettant un hommage personnalisé.
  • ✅ Risques sanitaires réduits.
  • ❌ Prix élevé, surtout pour les prestations individuelles.
  • ❌ Peu d’installations spécialisées, obligeant parfois un transport sur de longues distances.

Si le budget le permet et que l’émotion influence la décision, cette solution mérite une attention particulière.

L’inhumation : une option très réglementée

Enterrer son cheval sur son terrain demeure un fantasme répandu, mais la réalité est stricte. Depuis 2001, la loi interdit tout enfouissement sauvage, sauf rares exceptions protégées par des règles sévères.

Conditions requises pour l’inhumation

  • Terrain privé, hors zones inondables ou protégées.
  • Autorisation préfectorale obligatoire.
  • Profondeur de la tombe et distances réglementées aux points d’eau et habitations.
  • Utilisation de chaux vive pour éviter toute contamination.
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Seuls certains grands exploitants peuvent accéder à cette possibilité.

Coûts et contraintes

  • Prévoir entre 500 et 1 500 € pour terrassement et formalités.
  • Poids administratif important et risque fréquent de refus dans les zones urbaines ou périurbaines.

Pour la majorité des propriétaires particuliers, cette option reste inaccessible.

L’équarrissage naturel et autres alternatives écologiques

Certains défendent l’équarrissage naturel, déjà pratiqué en Espagne ou en Suisse. Il consiste à laisser la dépouille se décomposer dans un espace dédié, souvent en réserve naturelle, favorisant la biodiversité locale.

  • En France, ce procédé reste très rare, cantonné à des initiatives expérimentales.
  • Avantage environnemental important : absence de transport et d’incinération industrielle.
  • Complexité administrative extrême.

D’autres options marginales existent, telles que le don à la science vétérinaire ou la valorisation pédagogique.

Le deuil : aspects administratifs et émotionnels

Au-delà des formalités, dire adieu à son cheval implique une dimension émotionnelle importante.

Accompagnement et respect du temps nécessaire

Il s’avère utile de partager sa tristesse avec proches ou professionnels, notamment chez les enfants et adolescents fortement attachés à l’animal. Une cérémonie, une lettre ou la création d’un souvenir aident à traverser cette épreuve.

Où chercher un soutien ?

  • Vétérinaire : premier contact pour démarches et soutien psychologique.
  • Associations spécialisées : écoute et conseils adaptés.
  • Forums et groupes sur les réseaux sociaux : espace d’échange et partage d’expériences.

Déclarer le décès au SIRE constitue le point de départ obligatoire. Chaque propriétaire doit examiner les solutions en fonction du budget, de la réglementation locale et de ses convictions.

Il est recommandé d’obtenir les renseignements nécessaires à l’avance, même si le sujet reste difficile. Cette anticipation évite de nombreuses déconvenues et regrets ultérieurs.

Pour toute situation spécifique, le chemin le plus sûr consiste à solliciter un vétérinaire ou une structure spécialisée. Des évolutions dans les solutions pourraient apparaître prochainement. Pourquoi ne pas partager votre expérience dans les commentaires ? Avez-vous déjà fait face à ce choix ?

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